A la rencontre des habitants et habitantes d'Aubervilliers

Cultivateur de champignons dans les caves désaffectées des barres de l’Allée du Château. Les barres sont toujours habitées, mais une partie est désaffectée du fait de la chaleur. Suite à l’arrêt des véhicules à pétrole, et à la raréfaction des batteries, les parkings souterrains ont été abandonnés. Mahdi a appris les techniques de culture des champignons auprès des plus grands champignonniers du monde. Il associe son savoir-faire à une passion pour le vin. Il conserve dans ses caves un grand nombre de bouteilles et de fûts de vieillissement qu’il met à disposition de ses ami·es lors des fêtes dans le cimetière-verger d’Aubervilliers. 

Issu d’une longue lignée de commerçants venus de Chine il y a plus de cent ans, Gao fait des aller-retour en péniches à partir du canal St Denis vers des territoires partenaires. Ses prédécesseurs ont longtemps acheminé le chanvre et le lin d’Aubervilliers vers des territoires en manque de matériaux d’isolation et il transporte désormais le fameux kiwi d’Aubervilliers vers les différents marchés.

Thalie s’est installée à Aubervilliers, après les grands incendies qui ont ravagé l’île de Crète à l’été 2117. Les ruchers qu’elle a ramenés de son île natale, elle les a installés sur le toît de la Ferme du Fort d’Aubervilliers. En parallèle, elle a monté une troupe de théâtre dans le quartier, qui répète dans le cirque Zingaro, haut lieu des arts vivants.

Pietro et Silvia s’occupent du cimetière-verger. Pietro a étudié l’arboriculture en tant que Compagnon, et a pris la suite de sa grand-mère, Angèle, qui a revitalisé le cimetière. Il est particulièrement fier de son baobab, dont tout le monde disait qu’il ne s’acclimaterait pas. Pietro est menuisier à ses heures perdues, et il participe à la scierie coopérative du Fort d’Aubervilliers. Avec sa compagne, il a construit sa maison en matériaux de récupération sur une ancienne friche. Silvia est une experte en construction de tiny house en éco-matériaux.

Ex-championne de lancer de lasso, elle s’est prise de passion pour les chameaux et vend les services qu’ils peuvent rendre à travers la région, comme le transport de marchandises ou le travail des champs. Elle s’occupe du ciné-club itinérant qui propose des comédies des siècles passés. 

Installée dans une partie de l’ancien Fashion Center, Assia est la doyenne d’Aubervilliers. Elle travaille en étroite collaboration avec Massilia, qui lui ramène régulièrement de nouvelles semences plus résistantes au changement climatique. En lien avec le Centre de recherche et de valorisation des savoir-faire agricoles, elle les étudie, les trie, et les conserve avec soin. Le Festival International des récoltes est son idée, mise en œuvre par un réseau de jeunes passionné.es, dont Elias, le brasseur herboriste, qui vient la voir tous les jours.

Ahmadou est la mémoire de la Ferme du Fort d’Aubervilliers. Il connaît chaque parcelle et chaque plante, et regarde patiemment les enfants qui arrosent avec l’eau de pluie dépolluée. Avec sa formation de biologiste-chimiste, Ahmadou a conçu dans sa jeunesse un dispositif pour dépolluer l’eau de pluie qui a essaimé dans la région. 

Il cultive du sorgho et du blé ancien sur une partie de l’écoquartier du Fort d’Aubervilliers. Après avoir déniché le dernier exemplaire d’un ouvrage de l’atelier Paysan, il a développé ses propres outils et bénéficie de l’aide de ses voisins et voisines pour la récolte, notamment de Loïra, éleveuse de chameaux. Il écrit des poésies sur la nature.

Depuis la faillite de la famille Musk et les pénuries d’électricité, les Tesla restaient cachées par leurs propriétaires honteux de leurs choix douteux dans un monde où la lenteur est  reine. Nausicaä, fille d’un ex-mécanicien de Tesla, a appris à démonter les batteries des voitures et à les réutiliser pour des batteries plus légères de vélo. Son atelier, situé au premier étage de l’ancien Fashion Center, accueille les bonnes volontés du monde entier assoiffées de nouvelles compétences. Elle continue ses recherches pour optimiser la consommation d'énergie des appareils.

Ses arrière-grands-parents ont fui les beaux quartiers de Copenhague suite aux menaces de la Russie en 2044. À Aubervilliers, il a ouvert un restaurant de cuisines du monde, où chaque personne peut proposer ses recettes et savoir-faire. Il fait venir des produits du monde entier par les bateaux à voile co-financés par les citoyens et citoyennes de la région et sa famille.  Il a décoré sa cuisine et son restaurant dans le style flamand, dont il est devenu un fervent adepte après avoir vu une exposition sur Vermeer.

Dans  un ancien espace commercial désaffecté rue de St-Gobain, Elias, formé à l’herboristerie par sa mère, a installé ses fûts, ses alambics et son stock de céréales. Il vend une partie de sa production de bière directement aux étudiants et étudiantes du campus agricole tout proche. Joyeux drille et membre organisateur du Festival international des récoltes, il n’en est pas moins le plus respecté des herboristes de la région, connu pour les vertus curatives exceptionnelles de ses préparations.