Mobilités actives et transports en commun

Les objectifs d’un plan de mobilités compatible avec la ville nourricière 

  1. Mobilités pour la santé des individus : penser un système de mobilités qui favorise la bonne santé des individus grâce à l’activité physique. 

> Créer un report modal de 40 % de la voiture vers les mobilités actives (vélo et marche) d’ici 2050,
et de 95 % de la voiture vers les mobilités actives et transports en commun d’ici 2124

  1. Mobilités pour un air sain : penser un système de mobilités qui ne génère presque aucune pollution atmosphérique : gaz à effets de serre, particules fines, métaux lourds et autres polluants. Cela évite la contamination des fruits, légumes et autres denrées alimentaires exposées longtemps à l’air libre à proximité des flux routiers importants. 

> Rendre toutes les rues piétonnes et cyclables (interdites aux voitures) sauf les routes départementales, nationales et leurs prolongements (Avenue du Président Roosevelt, Avenue Victor Hugo, Boulevard Anatole France, Avenue de la République, Avenue Jean Jaurès)

> Accompagner la transformation du boulevard périphérique et de l’A86 en boulevards urbains végétalisés limités à 50 km/h 

  1. Mobilités émancipatrices : penser un système de mobilités émancipateur pour le plus grand nombre, afin d’inclure les femmes, les hommes, les non-titulaires du permis, les enfants, les adolescents, les personnes âgées, les personnes malades, à mobilité réduite (PMR) ou en situation de handicap, les ménages vivant sous le seuil de pauvreté, les personnes anxieuses ou sujettes à des phobies, les personnes au mode de vie trop sédentaire… Cela permettrait à presque toute la population de se déplacer de manière libre, efficace et rapide sur le territoire, afin de dépasser les frontières symboliques et de favoriser les échanges entre les acteurs de la production / distribution / consommation alimentaire. 

> Créer un réseau de mobilités actives direct, efficace, sécurisé et intégré aux réseaux de production et de consommation alimentaire 

> Faciliter l’accès des habitants les plus précaires à l’achat ou la location de vélos cargos

  1. Mobilités pour libérer l’espace : Penser un système de mobilités économe et sobre en espace, afin de permettre aux habitants de s’approprier la rue et mettre en place des projets d’alimentation populaires. 

> Attribuer le centre de la totalité des rues à d’autres fonctions que les flux automobiles 

Les mesures

Afin d’atteindre les objectifs de mobilités de la ville nourricière, la commune d’Aubervilliers a décidé de mettre en place un plan ambitieux de mobilités actives (la marche et le vélo) en 3 phases : 

  • 2024 - 2034

  • 2034 - 2050 

  • 2050 - 2124



    - Phase 1:2024 - 2034

    Durant ces six années, l’objectif fût de créer ou rénover toutes les infrastructures nécessaires aux mobilités actives, afin de créer un réseau sécurisé, direct et intuitif. Ce réseau fût créé en prenant l’espace automobile et sans empiéter sur l’espace piéton. Grâce au travail au sein de l’Établissement Public Territorial (EPT) de Plaine Commune, une continuité du réseau pu être assurée au-delà des frontières communales. Par ailleurs, le réseau marche et vélo d’Aubervilliers fit figure de proue à l’échelle régionale en anticipant la politique régionale du réseau Vélo Ile-de-France (VIF), en créant l’axe nord-sud reliant Saint-Denis à Porte d’Aubervilliers.

    Mesures prises : élargissement d’au moins 1 mètre de 45 % des trottoirs de la commune, assurant accessibilité aux PMR (l’espace gagné sera pris à la chaussée automobile, et notamment sur l’espace de stationnement), création de larges pistes cyclables bidirectionnelles sur toutes les routes départementales en prenant l’espace sur l’espace automobile, création de

    Afin de conforter ces actions, la commune d’Aubervilliers les compléta par une politique ambitieuse d’apaisement et de ralentissement de l’espace public. La mesure la plus emblématique fut la limitation à 30 km/h sur l’intégralité du territoire (sauf départementales), dès 2029.
    35 % des places de stationnement sur la voie publique furent supprimées.
    Sur un modèle expérimental, la commune décida par ailleurs d’interdire totalement l’accès aux voitures de 10 % des rues de la ville, dès 2032.


- Phase 2:2034 - 2050

En 2034, l’offre en mobilités actives fut jugée suffisamment bonne par une commission municipale (composée d’acteurs associatifs, municipaux, départementaux, régionaux et du CEREMA), ce qui permis à la commune d’Aubervilliers de renforcer sa législation automobilité. 

Mesures prises : interdiction du transit automobile sur tout le territoire à exception des seules routes départementales (première commune d’île-de-France à le faire), installation de parkings vélo et vélo cargo sur la voirie dans chaque quartier de démocratie participative et de développement local autour des écoles, création de 2 parkings vélo souterrains. Des espaces de cyclologistiques sont également créés, appelés cyclohubs : stationnement de vélos cargo permettant le chargement et le déchargement de marchandise sans entraver le traffic cycliste ou piéton. Des vélos et des vélos cargo en free-floating sont également disponibles à la location.

Ainsi, toutes les rues (sauf départementales et leurs prolongations) sont débarrassées des flux rapides et polluants. Les automobiles ne peuvent plus stationner sur la chaussée.

Par ailleurs, la municipalité travailla en étroite collaboration avec la ville de Paris afin de requalifier le boulevard périphérique. Les principales mesures retenues sont : vitesse limitée à 50 km/h, corridor écologique, bus périphérique. Le périphérique fut une opportunité pour déqualifier la porte d’Aubervilliers, devenue une station intermodale voiture - vélo - transports en commun.  

  • Phase 3:2050 - 2124

    Stabiliser les pratiques de mobilités en rénovant les voiries avec un revêtement désimperméabilisé et uniforme, permettant de distinguer intuitivement l’espace de flux rapides des espaces

    Début des discussions afin de requalifier l’A86, génératrice de pollutions atmosphériques et sonores, et la transformer en boulevard urbain sur le modèle du boulevard périphérique.

Synergies

Ces 4 objectifs fondateurs ont notamment servi à accueillir la progressive mise en place des rues agricoles, ainsi qu’à irriguer et connecter les quartiers de démocratie participative et de développement local autour des écoles sans ruptures. 

La commune d’Aubervilliers partage ses compétences en matière d’aménagement de voirie et de mobilité avec l’Établissement Public Territorial (EPT) de Plaine Commune, ainsi qu’avec le département de la Seine-Saint-Denis et la région Île-de-France. La coopération avec la ville de Paris voisine fut également indispensable, notamment dans le cadre de la requalification du boulevard périphérique.

 Ainsi, dès 2024, Aubervilliers a travaillé en étroite collaboration avec l’EPT de Plaine Commune, dans le cadre du renouvellement du Plan Local des Déplacements (PLD).