La ville du tiers

Un projet albertivillarien

Concernant la politique de production agricole à mener, Aubervilliers s’insère dans un programme : LA VILLE DU TIERS, qui est un projet lancé à l’échelle nationale considérant qu’un tiers du territoire devrait être dédié à la production agricole afin de produire de manière plus respectueuse de l’environnement et de notre santé. Afin de sortir d’un découpage fonctionnel du territoire où les campagnes servent les villes sur le plan alimentaire, ce programme incite les villes à consacrer un tiers de leur surface à de la production alimentaire pour leurs habitants. Ce programme favorise ainsi les circuits courts et une alimentation plus saine et qualitative pour les habitants des villes participantes.

À Aubervilliers, cela amènerait à consacrer 192 hectares parmi les 576 dont la commune dispose à l’agriculture. Cela s’insère également dans un programme englobant des modifications plus larges de notre consommation/production.

Le reste du territoire serait ainsi consacré à l’habitat, aux autres activités culturelles, aux infrastructures publiques, sportives…

Concernant le cas d’Aubervilliers, nous pensons qu’il est mieux de continuer d’externaliser la culture céréalière qui pourra être importée par le canal. Le but étant d’offrir une alimentation qualitative aux albertivillariens, nous pensons qu’une production maraîchère, fruitière et de légumineuses associées à une bonne gestion du canal pourrait répondre à ces besoins.

Pour cela, nous décidons donc de nous concentrer sur la production de :

  • Pommes de terre qui nécessitent 20 m2/an/habitant

  • Fruits qui nécessitent 120 m2/an/habitant

  • Choux qui nécessitent 20 m2/an/habitant

  • Légumes qui nécessitent 30 m2/an/habitant

  • Légumineuses qui nécessitent 120 m2/an/habitant

En consacrant un tiers du territoire d’Aubervilliers à ces productions, 6 193 albertivillariens peuvent être nourris par leur propre territoire sur les aliments concernés1.

Sans légumineuses : 190 m2 / hab 192 m2 en culture soit 10 000 personnes nourries

(1) https://fermesdavenir.org/fermes-davenir/outils/vers-lautonomie-alimentaire-partie-3

UN PROJET D’ECHELLE NATIONALE

Coûts et bénéfices du secteur des pesticides en Europe et en France

Afin d’avoir une alimentation plus saine, durable et respectueuse de notre environnement, il était nécessaire de faire évoluer nos pratiques de production et de consommation. Tout d’abord, afin de préserver les sols, l’eau, la biodiversité, mais également la santé de chacun·e, en réduisant la quantité de pesticide ingérée, il était nécessaire de convertir toutes nos exploitations en agriculture biologique.

Le gaspillage alimentaire était également un levier pour améliorer l'alimentation. En effet, l’agriculture française étaut à l'époque principalement construite sur un modèle productiviste alors que les pertes et le gaspillage alimentaire représentaient 10 millions de tonne de produits par an soit environ 16 milliards d’euros. En ajoutant cela aux dépenses liées aux pesticides économisés en passant à l’agriculture biologique, réalisant ainsi une économie de 361,1 millions d’euros, ces modifications de production et de consommation seraient donc également bénéfiques sur le point économique contribuant ainsi aux dépenses de main d’œuvre supplémentaires dues au passage à l’agriculture biologique.

De plus, le rapport du GIEC publié en 2023 préconisait une réduction de 50 à 90% de la consommation de produits animale. Le projet de la ville du tiers reposait donc également sur une hypothèse de réduction de la part carnée de l'alimentation. En effet, suivre les recommandations du GIEC permettait de réduire les émissions de 8,5% les émissions de gaz à effets de serre et donc d’agir également en faveur de l’action contre le réchauffement climatique.

C’est pourquoi, les hypothèses d’alimentation concernant la réduction de la viande, la réduction du gaspillage alimentaire et la transition vers une agriculture 100% biologique étaient des évolutions souhaitables pour le bien être commun. En appliquant ces conditions, les étudiant·es de l'EUP ont calculé qu’un tiers de la France métropolitaine pourrait produire une alimentation saine et suffisante pour tous ses habitants. Grâce à la transition vers l’agriculture biologique, iels ont même pensé que certains espaces productifs pourraient être considérés comme non artificialisés à un certain degré et fournir des réservoirs à biodiversité, participant ainsi au ralentissement de l’artificialisation des territoires.